L’ordre teutonique traditionnel

L’ordre teutonique traditionnel

10 octobre 2022 Non Par studio2delta

Cet ordre militaire du Moyen Âge s’est inspiré des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean, également nomades. Accon, son lieu de naissance en Palestine (1190-1309) ; Marienburg, en Prusse, le centre de sa domination temporelle en tant que principauté militaire (1309-1525) ; Mergentheim, en Franconie, qui a hérité de ses possessions diminuées après la perte de la Prusse (1524-1805) ; et enfin, Vienne, en Autriche, où l’ordre a rassemblé les restes de ses revenus et survit en tant qu’ordre purement hospitalier. En Hollande, il existe également une communauté protestante florissante.

Les traditions Teutonique

Un hôpital teutonique pour les pèlerins allemands avait déjà été établi dans le Royaume latin de Jérusalem, avec une cathédrale dédiée à la Sainte Vierge, qui reste la patronne de l’ordre et est parfois honorée en donnant son nom à ses membres, Mariani. Alors qu’elle était sous le contrôle du Grand Maître de Saint-Jean, cette organisation a été démantelée lorsque Saladin a conquis Jérusalem (1187). Sous les murs d’Acre assiégée, des pèlerins allemands de Brême et de Lübeck conduits par le duc de Holstein ont mis en place un hôpital de fortune pendant la troisième croisade. L’hôpital, une grande tente fabriquée avec les voiles de leurs bateaux, servait de lieu de refuge pour les malades de leur pays (1190). Avec l’aide de Frédéric de Souabe, le commandant de la croisade allemande, cet hôpital fut construit de façon permanente à Acre lors de la prise de la ville, et des chevaliers religieux y furent affectés pour la protection des pèlerins. Lorsque l’ordre des chevaliers teutoniques a été créé, il a rejoint les deux autres ordres basés à Jérusalem – les Hospitaliers et les Templiers – pour protéger la ville sainte. Ils ont adopté la règle hospitalière de l’ordre de Saint-Jean et ont modelé leur structure militaire sur celle de l’ordre du Temple, si bien qu’en 1192, le pape Célestin III leur a accordé les mêmes droits. Ils ont été autorisés pour la première fois à porter l’uniforme blanc distinctif avec la croix noire en 1205 par le pape Innocent III. Ils ont bénéficié des faveurs des souverains de la Maison de Souabe. En outre, ils ont soutenu Frédéric II contre les deux autres ordres militaires et ont continué à le soutenir après qu’il eut rompu ses liens avec l’Église catholique. Les chevaliers teutoniques ont pu acquérir leur première demeure, Sainte-Marie-des-Germains, lors de la quatrième croisade, lorsque les portes de Jérusalem ont été ouvertes aux chrétiens pour la dernière fois sous l’ordre de cet empereur (1229). Mais ce ne fut pas pour longtemps, et à la fin du siècle, ils avaient abandonné la Palestine, qui était à nouveau passée sous la domination de l’Islam (1291). Vous pouvez trouver sur ce site, des Joyaux médiévaux datant de l’ère Teutonne.

L’Europe de l’Est contre les païens de Prusse offrait une nouvelle occasion à leur ferveur religieuse agressive de porter ses fruits sur le plan militaire. De nombreux missionnaires ont déjà payé le prix ultime en risquant leur vie sur cette portion inaccessible du rivage de la Baltique. Une croisade fut prêchée pour venger ces chrétiens, et un ordre militaire, les porteurs d’épée (voir LES ORDRES MILITAIRES), avait été fondé dans ce but mais n’avait pas eu beaucoup de succès lorsqu’un duc polonais, Conrad de Massovie, décida de demander l’aide des chevaliers teutoniques, leur offrant en échange le territoire de Culm avec tout ce qu’ils pourraient arracher aux infidèles. Honorius III et l’empereur Frédéric II donnent leur accord pour que le quatrième grand maître de l’ordre, Hermann de Salza, effectue cette modification, et ce dernier l’élève également au rang de prince de l’empire (1230). Ce conflit, qui dura vingt-cinq ans et fut suivi d’une colonisation, fut initié par le chevalier Hermann Balk, qui avait été nommé Provincial de Prusse, avec vingt-huit de ses compagnons chevaliers et toute une armée de croisés venus d’Allemagne. Grâce aux garanties accordées aux colons allemands, de nouvelles villes ont vu le jour un peu partout et la population locale, composée de Lettons et de Slaves, a été progressivement remplacée par des Allemands. A partir de ce moment, on peut considérer que cette principauté militaire fait partie de l’histoire de la Prusse. Sigfried de Feuchtwangen, quinzième Grand Maître de l’Ordre, transféra le siège de l’Ordre de Venise au château fortifié de Marienburg en 1309.

Le nombre de chevaliers ne dépassa jamais le millier, mais le royaume dans son ensemble était structuré comme une force militaire, et l’ordre était capable de tenir tête à ses voisins, même aux Lituaniens païens. Après avoir été vaincus à la bataille de Rudau (1305), les Lituaniens ne se convertirent au christianisme que lorsque leur grand-duc Jagellon épousa la fille du roi de Pologne (1386). La disparition du paganisme dans cette partie de l’Europe signifie que les chevaliers teutoniques n’ont plus de raison d’être. À partir de ce moment, leur histoire est marquée par une guerre constante avec la famille royale polonaise. La défaite de Tannenberg (1410) aux mains de Jagellon tue 600 chevaliers et vide les caisses de l’ordre, l’obligeant à recourir à des exactions pour rétablir sa santé financière. Cette situation a provoqué la colère de l’aristocratie locale et des villes, donnant aux Polonais l’occasion d’intervenir. La moitié du domaine de l’ordre a été détruite lors d’un récent conflit.